1. Le Début de la Collaboration
Thibaut Meurisse est l’auteur de nombreux livres de développement personnel. Dès le départ, il m’avait demandé un style de dessin minimaliste, en noir et blanc, avec un graphisme épuré. L’objectif était de renforcer les idées qu’il avait mises sur papier, sans détourner l’attention avec des détails inutiles ou un résultat trop complexe. Tout l’inverse de créer des œuvres que l’on pourrait exposer au Louvre. Il fallait accompagner visuellement les concepts.
Le livre compte 25 chapitres, et la question que nous devions résoudre au début était : fallait-il illustrer chaque chapitre avec un dessin ou privilégier les citations à l’intérieur de ces sections ?
J’ai proposé à Thibaut de travailler sur les deux options pour lui permettre de choisir ce qui lui plaisait le plus. Eh oui, cela m’a demandé deux fois plus de travail, mais je voulais être certain que le commanditaire soit pleinement satisfait !
2. Un Processus Itératif et Collaboratif
Pendant deux mois, nous avons travaillé sur ce projet avec une cadence intense, mais le processus de création restait plaisant. Initialement, 25 illustrations étaient commandées, mais pour garantir à Thibaut une vraie liberté de choix, j’en ai créé plus de 100.
Comment cela se passait au quotidien ?Chaque matin, je prenais un moment pour lister deux ou trois thèmes à explorer. Tout au long de la journée, carnet en poche, je réalisais plusieurs croquis pour chaque thème, avec trois approches différentes :
- Une version littérale,
- Une version humoristique ou décalée,
- Une version plus abstraite.
En utilisant cette méthode, j’ai progressivement mieux cerné ce qui plaisait à l’auteur.
Pour les échanges et retours, nous utilisions un Google Doc partagé, où chaque illustration était suivie d’un code couleur :
- Orange : illustration en attente de retours,
- Rouge : illustration à refaire,
- Vert : illustration validée,
- Bleu : illustration en réflexion.
Lorsque Thibaut avait des remarques ou des suggestions, il les notait directement dans une colonne dédiée. Dans certains cas, il avait une idée très précise de ce qu’il souhaitait, ce qui simplifiait mon travail : il ne me restait qu’à concrétiser sa vision. Une fois une illustration prête, je la plaçais dans un dossier partagé sur Google Drive pour approbation.
3. Le Quotidien de l’Illustration
Trouver des idées pour illustrer des concepts n’est pas toujours simple, mais je pouvais m’appuyer sur mes connaissances accumulées au fil des années, notamment grâce à mon mémoire de master consacré à la métaphore visuelle.
Pour générer des idées, je prenais le temps de marcher, de faire des croquis pendant mes pauses à la gym, ou encore de feuilletter des livres à la bibliothèque. À ces moments-là, avoir un morceau de papier pour noter ou dessiner une idée était crucial.
Quand l’inspiration se faisait attendre, je me tournais vers des portfolios d’artistes sur Instagram ou Behance pour étudier le travail de surréalistes et d’illustrateurs spécialisés dans les métaphores visuelles.
Dans certains cas rares, lorsque je ne trouvais aucune référence adéquate, je demandais à ChatGPT de m’aider à générer une scène ou une idée. Bien sûr, chaque image générée était systématiquement adaptée et réinterprétée dans mon propre style pour s’intégrer au projet minimaliste.
4. Les Défis et Réussites
Même si ce travail a été passionnant, les défis n’ont pas manqué. Certains dessins étaient jugés trop décalés ou complexes par Thibaut. Par exemple, une illustration représentant un barbecue en forme d’horloge (avec des brochettes servant d’aiguilles) pour symboliser la gestion du temps n’a pas été retenue, ce qui m’a un peu frustré.
Je voyais cela comme une partie de bataille navale : je ne savais jamais si mon dessin allait “toucher la cible”.
Pour surmonter ces moments de frustration, je me disais que ces illustrations pourraient toujours me servir pour un projet personnel futur. Chaque refus devenait une opportunité : “Garde cette idée pour ton livre.” Ce mantra me motivait à chaque étape.
Heureusement, certaines illustrations ont fait mouche dès le premier essai :
- “Walk” : un personnage quittant une zone remplie de gribouillis, symbolisant les conflits et frustrations.
- “Knowing is not knowing” : un livre scellé, dont la clé était en forme de point d’interrogation.
D’autres idées venaient directement de Thibaut, comme le dessin d’un lion se voyant en chat dans le miroir, pour illustrer le décalage dans la perception de soi. Ce genre de suggestions facilitait beaucoup mon travail.
5. Le Résultat Final
Après deux mois de travail, Thibaut a finalement choisi d’intégrer des illustrations issues des deux approches : certaines prévues pour les chapitres, et d’autres dédiées aux citations. Il a donc opté pour une combinaison des deux options initiales, ce qui a enrichi visuellement le livre.
Maintenant que le livre est publié, je suis extrêmement fier d’avoir participé à ce projet. Ce fut une expérience émotionnellement intense, alternant moments de doute et de fous rires à imaginer des concepts. Pour la suite, j’espère continuer à collaborer avec d’autres auteurs, blogueurs et formateurs, afin de rendre visuels les concepts abstraits et les rendre ainsi mémorables et faciles à assimiler.
Si vous êtes intéressé.es de travailler avec moi et que vous avez un projet à me proposer, vous pouvez utiliser ce formulaire de contact.